Arrivée à l’ATH Handball en 2014 après avoir défendu les couleurs de l’ASPTT Strasbourg Handball, de l’ES Besançon Féminin, du Brest Bretagne Handball, du Handball Club de Celles sur Belles et du Nantes Atlantique Handball, Awa DIOP jouera le 29 mai son dernier match sous le maillot noir & blanc. Elle participera ensuite à une ultime compétition avec son équipe nationale du Sénégal – la CAN – avant d’ouvrir un nouveau chapitre de sa vie.
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Lors de la passage chez les Piraths Awa aura toujours été un modèle sur et en dehors du terrain pour ses coéquipières mais également pour tous les jeunes licenciés du club.
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Awa se confie au micro de Christine ANDRÉ sur les raisons de sa fin de carrière et sur la suite :
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Awa DIOP : « C’est le moment de raccrocher »
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Christine ANDRÉ : “À 29 ans, Awa Diop a choisi de mettre un terme à sa belle et dense carrière de handballeuse. On ne verra plus la joueuse au numéro 67 arpenter les terrains de ses appuis déroutants. Arrivée à l’ATH en 2014, l’internationale sénégalaise aura marqué l’histoire du club en participant activement à sa montée et à son maintien en D2. Alors, au moment de tourner cette jolie page, cela nécessitait de prendre le temps de s’asseoir et de raconter deux ou trois choses.”
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CA : Awa, pourquoi avoir pris maintenant cette décision d’arrêter votre carrière de handballeuse ?
AD : J’ai fait le tour de la question, le tour du handball. J’ai joué dans différents clubs, dans différentes divisions, j’ai disputé plusieurs compétitions avec l’équipe nationale du Sénégal.
Aujourd’hui, mes priorités ont clairement changé et le handball ne me permet pas de suffisamment profiter de la vie, de ma famille, de mes amis, du moins comme je l’entends.
Même si mon corps pouvait encore continuer quelques années, ma tête est désormais bien ailleurs.
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CA : Justement, vous êtes en pleine forme, cela peut sembler tôt pour s’arrêter…
AD : Oui et non. En fait, j’ai commencé très tôt, mon premier match de D1, je l’ai joué à 17 ans avec Besançon, c’était lors de la saison 2008/2009. Ça fait treize ans que je côtoie le haut niveau, voire le très haut niveau.
Alors, je ne sais pas si c’est long ou court, mais en tout cas pour moi, c’était long. Et c’est le moment de raccrocher.
Alors oui, le suis en pleine forme, mais quand on fait partie d’une équipe, il faut être honnête avec soi-même, avec ses dirigeants, ses supporters, ses coéquipières. Et moi, j’ai besoin d’être à 100% physiquement, mais aussi mentalement.
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« J’ai hâte que ma nouvelle vie commence »
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CA : Comment vivez-vous ces derniers matches avec l’ATH ?
AD : J’essaie de les vivre à fond, parce que je sais que ce sont les derniers. Je profite de ces ultimes instants avec les copines pour ne rien avoir à regretter.
Mais je vis ce moment très sereinement, car je suis en paix avec ma décision.
J’ai hâte que ma nouvelle vie commence, tout en me disant parfois: “Mais Awa, tu vas vraiment vivre sans handball ?” Car la moitié de ma vie a été rythmée par les entraînements, les victoires, les défaites, tout mon emploi du temps a été organisé par rapport au handball.
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CA : Et vos toutes dernières rencontres, vous les disputerez en juin à la CAN au Cameroun avec la sélection du Sénégal…
AD : Oui, c’est un bon timing, car l’équipe nationale a toujours été une source de motivation pour moi. Finir sur une CAN, c’est beau et c’est symbolique. Là aussi, je vais en profiter, car je sais que ce sera la toute dernière.
Et je suis très contente de finir sur une terre africaine, avec le maillot du Sénégal sur le dos, je n’aurais pas pu rêver d’une meilleure sortie que celle-là. Et encore une fois, je me donnerai à fond, à 1000% si c’était possible, à 100% au minimum pour le Sénégal, pour mes coéquipières, pour le staff technique avec qui on travaille depuis un moment. L’idée est de terminer à une des quatre premières places pour disputer le prochain Mondial et pérenniser notre position.
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CA : Quels sont vos souvenirs les plus forts ?
AD : Il y en a beaucoup. On va dire mon titre de championne de France en 2012 avec Arvor 29, mais aussi la Coupe de la Ligue en 2011.
La montée en D2 avec l’ATH en 2018.
Et cette même année, nous sommes vice-championnes d’Afrique et je suis élue meilleure ailière gauche du tournoi. Ce souvenir a une saveur assez particulière, car c’est la première fois que j’obtenais une distinction individuelle.
Enfin, mon premier match aux championnats du Monde au Japon contre le Monténégro et notre victoire contre le Kazakhstan. C’était la première fois de toute l’histoire que le Sénégal gagnait un match dans un Mondial. C’est dingue de pouvoir se dire dans vingt ans que j’aurais fait partie de cette équipe, que les “pionnières” de tout ça, c’était nous. C’est une immense fierté.
Depuis 2015, j’ai eu l’occasion de parcourir le monde avec le drapeau de mon pays sur le maillot et cette équipe m’a apporté énormément, elle m’a fait grandir et gagner en maturité. Je serai toujours à sa disposition, si je peux la servir d’une autre manière, ce sera avec plaisir.
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CA : Quelles ont été les personnes importantes dans votre parcours ?
AD : Je remercie ma famille qui m’a tout le temps soutenue depuis l’époque de la sport études jusqu’à la fin de ma carrière dans les bons et les mauvais moments, mes amis, mes proches. Mais aussi tous les clubs par lesquels je suis passée, les supporters, les dirigeants et, surtout, les bénévoles qui travaillent dans l’ombre et sans lesquels rien de tout ça ne serait possible.
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CA : Quels sont vos projets ?
AD : Je suis en train de passer une Licence en immobilier et, à côté, je m’implique dans le social et j’aimerais que cela prenne plus de place dans ma vie. Je récolte des fonds pour la construction d’un orphelinat à Saint-Louis-du-Sénégal et je souhaiterais élargir mes actions en direction des enfants et des femmes.
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Awa DIOP, merci à toi pour tout ce que tu as apporté tant sur le handball que sur les valeurs humaines et d’humilité que tu inculques.
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Un immense bravo pour une immense carrière.